vendredi 4 novembre 2011

Pourquoi Laurent Blanc devra sélectionner Yoann Gourcuff à l'Euro 2012...

Et si on se penchait un instant sur le cas de Yoann Gourcuff ? Il nous apparait en effet inutile de s'appesantir sur le naufrage français prévisible et prévu en Ligue des champions cette semaine. (...)

Passons à l'examen du cas Gourcuff : le Lyonnais serait revenu un peu tard sur les pelouses pour être sélectionnable dit Laurent Blanc dans le but de justifier la non-sélection du génie lyonnais. Ce choix, et cette argumentation sont un peu étonnants dans la mesure où Gourcuff affiche une forme sympathique : il a marqué contre les Verts en Ligue 1 et fut l'un des rares lyonnais à se montrer à la hauteur du Real dans la défaite concédée en Ligue des champions 0-2 à Gerland. De même, il est arrivé à Blanc, par le passé, de sélectionner Gourcuff alors même qu'il traversait des épreuves difficiles, ne brillait pas comme un Euro grec au soleil d'Athènes et semblait aussi vaillant qu'un Premier ministre grec renonçant à son referendum dans un G20. Cette double réflexion mène l'observateur de bonne foi à se demander s'il n'aurait pas été logique, naturel et normal de sélectionner Gourcuff malgré tout, histoire de lui conférer un sucroit de confiance. Certes, Laurent Blanc ne ferme pas la porte au Lyonnais : "Il est en net progrès. Ses performances avec son club vont être déterminantes pour lui permettre de retrouver notre groupe", mais le message est sans ambiguïté, Blanc ne fera pas crédit à Gourcuff comme il le faisait l'an passé.

Disons ici, et cela n'engage que nous, qu'au point où en est rendu l'équipe de France, il nous apparait inconcevable que l'Euro 2012 se joue sans Gourcuff. Peut-on se passer de l'un des joueurs les plus intelligents, les plus fins et les plus talentueux de sa génération ? Peut on disputer l'Euro sans ce talent là ? Peut-on préparer les rendez-vous suivants, notamment la Coupe du monde 2014 sans lui ? Quoi que l'on en dise, la non-sélection (aberrante) de Benzema et de Nasri en 2010 a pesé sur la carrière internationale de ces deux joueurs, les privant d'une expérience indispensable à la construction d'une grande équipe de France. Zidane ou Djorkaeff auraient-ils été aussi performants en 1998 s'ils n'avaient pas disputé l'Euro 96 ? Au nom de tout le football de France, prions pour que Blanc ne commette pas la même erreur que Domenech.

Ajoutons enfin, que l'image de ce joueur réputé doté d'un bon esprit, moralement inattaquable, porteur de valeurs sportives irréprochables aux yeux de l'opinion, gage de rectitude personnelle et de solidarité collective, serait un atout pour cette équipe de France, qui, quoi que l'on en dise à la FFF, souffre encore du désamour du public et de ses supporters. Gourcuff est l'un des rares joueurs français qui fassent l'unanimité, pourquoi s'en priver ?

A l'arrivée, Laurent Blanc devra prendre en considération cette donnée évidente : ce n'est pas seulement l'équipe de France qui a besoin de Gourcuff, mais c'est aussi la France tout court.


Source: Sport24/Blog de Bruno-Roger Petit.
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