lundi 27 février 2012

Euro 2012: Où en sont le bleus ?

Remise sur pied par Laurent Blanc après le fiasco du Mondial-2010, l'équipe de France est pourtant loin de disposer du potentiel pour se mêler à la lutte pour le titre européen et se satisferait amplement d'une qualification pour les quarts de finale de l'Euro-2012.

Manque d'expérience, absence de leadership, jeu sans panache: les Bleus accumulent des handicaps sérieux à 100 jours de l'ouverture du Championnat d'Europe et peuvent difficilement être considérés comme des favoris légitimes de la compétition.

Le sélectionneur a certes restauré la façade après l'épisode cauchemardesque de Knysna, obtenant le billet pour l'épreuve continentale sans passer par la case barrages, et surfe sur une série de 17 matches d'affilée sans défaite. Mais la réalité est plus cruelle, la France étant bel et bien devenue une formation de seconde zone comme le prouve son rang au dernier classement Fifa (17e) et sa présence dans le 4e chapeau lors du tirage de l'Euro, en décembre.

Dans ces conditions, personne n'envisage une meilleure issue qu'une place dans le Top 8 européen, le sort ayant été plutôt clément pour les Bleus en leur offrant trois adversaires abordables au 1er tour (Angleterre, Suède, Ukraine).

"Nous ne faisons pas partie des favoris. Passer le premier tour est l'objectif minimum à avoir. Ensuite tout peut arriver", a ainsi prudemment déclaré Laurent Blanc, dimanche sur l'Equipe TV. Le "Président" n'a pas la mémoire courte et n'a pas oublié que la France reste sur deux échecs cuisants en phase finale avec un bilan infâmant (4 défaites, 2 nuls, 10 buts encaissés, 2 inscrits).

Sans oser faire de pronostic, Michel Platini a eu un jugement plus tranché et beaucoup plus radical dans un entretien au quotidien Die Welt paru dimanche. "On a deux ou trois très bons joueurs comme Karim Benzema et Franck Ribéry, mais le reste c'est moyen", a affirmé le président de l'UEFA.

L'ancien capitaine de l'équipe de France a tapé juste en stigmatisant la pénurie de joueurs de dimension mondiale, sans qui aucun exploit ne sera possible en Pologne et en Ukraine.

Si le sélectionneur peut se réjouir d'avoir relancé Benzema, en disgrâce du temps de son prédécesseur mais "en train de passer dans la cour des grands", selon José Mourinho, Ribéry, dont le dernier but en sélection remonte au 1er avril 2009, reste en revanche une énigme.

Les doutes le concernant n'ont pas encore été totalement dissipés même si le joueur du Bayern Munich a multiplié ces dernières semaines les mea culpa pour effacer ses errements passés. Or la France ne pourra pas s'appuyer sur le seul Benzema pour briller à l'Euro et aura bien besoin d'un "Francky" redevenu percutant et décisif pour espérer relever la tête.

Plus globalement, c'est l'absence de "joueurs majeurs dans le coeur du jeu" qui contrarie le plus Laurent Blanc, orphelin de la technique des Gourcuff, Diaby et Lassana Diarra.

Les difficultés du sélectionneur à trouver son capitaine prouvent aussi le manque de maturité d'un groupe au sein duquel personne n'arrive à faire l'unanimité. Après une quête de près de deux ans, le suspense devrait être enfin levé et l'identité du porteur du brassard finalement révélée mardi (entre Mexès, Abidal et Lloris).

C'est donc un chemin tortueux qui attend Laurent Blanc d'ici l'Euro. Mis sous pression par le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, qui ne souhaite pas prolonger son contrat avant la fin de l'épreuve, le sélectionneur jouera gros mais avance pour le moment sans réelles certitudes.

Rémi garde: "Yoann préfèrerait être sur le terrain."

« Je ne peux actuellement compter sur un joueur très important, c’est un constat. Il enchaîne les périodes difficiles, a été blessé, puis a dû essayer de retrouver une place dans une équipe qui tournait bien. Il est à nouveau blessé, mais le premier ennuyé c’est lui, car il a toujours l’Euro en ligne de mire. Il préfèrerait être sur le terrain. »



Source: Le progrès