Il y a des soirs, des soirs comme celui là, des soirs où quand tout semble perdu, une lueur se met à briller dans les yeux des joueurs. Cette lueur enfle, conquiert le cœur de tout les hommes présents sur le terrain, et rend cette équipe imbattable. Dans ces soirs où l'équipe se transcende, où tout le stade entre en communion avec ses onze héros, personne ne nous arrête. Envers et contre tout, Lyon vaincra !
Commencer aux enfers...
Pourtant quand la première mi-temps commence, Dieu semble s'être détourné de Gerland et avoir adopté l'accent belge pour la soirée. Car en plus des assauts lillois, déjà très compliqués à gérer, le sort joue de vilains tours aux hommes de Rémi Garde. Le tout orchestré par le très brillant Laurent Duhamel, dont les prouesses en matière de décisions arbitrales litigieuses ne sont plus à mettre en doute. En effet, il ne faut pas attendre plus longtemps que la dixième minute de jeu pour voir Dabo propulser Bonnart au sol, ce dernier se roulant de douleur comme si il venait de sauter sur une mine, et se faire expulser. Au ralenti le tacle paraît impressionnant, mais sans aucun danger pour le joueur. Un simple carton jaune aurait suffit, mais cela aurait briser la très belle statistique de Dabo, un carton rouge par titularisation. Objectif, faire mieux que Spahic ?
Quoi qu'il en soit les gones sont donc réduits à dix, pour encore au moins 80 minutes. Les lillois prennent alors le contrôle total du jeu, avec près de 65% de possession de balle jusqu'à la demi-heure de jeu. Les espaces dans la défense lyonnaise se font de plus en plus grands, la faute au placement approximatif de Samuel Umtiti et de Maxime Gonalons, titulaire en défense centrale par défaut. On peut difficilement leurs reprocher de ne pas être à l'aise ce poste, l'un ne disputant que son deuxième match professionnel, l'autre n'étant pas du tout habitué à jouer là. Dire que même Cris et son déambulateur commencent à nous manquer... Toujours est-il qu'à la 28ème minute, les nordistes ouvrent la marque, après que Hazard eut récupéré le ballon dans les pieds de Gourcuff et adressé une superbe transversale pour Joe Cole, parti dans le dos de Umtiti. L'anglais décoche une puissante frappe du droit qui troue littéralement Lloris. Le LOSC mène, et Lyon souffre...
… Pour finir en orbite !
Mais il en faut bien plus pour abattre les lyonnais ! Avec l'énorme sentiment d'injustice qui gagne les rangs des gones, la révolte se fait sentir et les joueurs lyonnais reprennent le contrôle total de la partie. Le match s'équilibre, les duels sont de plus en plus électriques, et le jeu tourne à cent à l'heure dans les deux camps et cela nous permet d'assister à une partie de football de très belle qualité. Il faut dire que sur le terrain sont regroupés les meilleurs techniciens de l'hexagone, et c'est plutôt du côté lyonnais que le talent s'exprime en cette fin de première mi-temps, à l'image des assauts répétés de Gourcuff, Grenier, Lisandro, Lacazette et Bastos, qui multiplient les gestes de grande classe. La délivrance, accompagnée d'un certain soulagement, viendra à la 41ème minute, lorsque Källström reprend un coup-franc de Bastos repoussé par l'intérimaire qui gardait les buts lillois durant ce match. Le virage Nord exulte, Lyon est de retour.
Et ce n'est que le début de la mise à mort de Lille, qui revient des vestiaires avec beaucoup moins d'envie que les lyonnais, et vont subir durant une bonne partie de la deuxième période, la faute à une extinction lente d'Eden Hazard et de Joe Cole, et du manque d'impact amené par les changements de Rudy Garcia. Seul Balmont se montra dangereux, sans résultat.
Alors que côté lyonnais, on se bat, on se dépense, et on se régale. Il y a bien longtemps qu'on avait pas vu l'équipe se donner autant pour son public, et cela fini par porter ses fruits. Après un énième déboulé de Bastos côté droit, qui se conclura par un centre en retrait, Lisandro reprend au point de pénalty et enfonce le ballon dans la cage. Lyon renait de ses cendres, porté par un Lisandro impérial. Lille quant à lui restera à terre, et ne pût que subir jusqu'au coup de sifflet final. Il n'en fallu que de peu que les gones fassent le break, par l'intermediaire de Lacazette ou de Briand. L'entrée de ce dernier fît du bien à l'équipe, et permit à Yoann Gourcuff de sortir sous l'ovation de Gerland, après un match de très bonne qualité. Cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps, un grand bravo à lui. (...)
Les lyonnais sont qualifiés pour les demi-finales de la coupe de la ligue, où les gones se déplaceront à Lorient pour tenter, pourquoi pas, de se qualifier une nouvelle fois en finale de coupe de la ligue. Vers le premier trophée de Rémi Garde ?