Mardi soir, l'équipe de France a montré un tout nouveau visage lors de sa victoire en Bosnie-Herzégovine (0-2) dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2012. Dans un 4-3-3 a priori défensif, les Bleus sont parvenus à créer du jeu, notamment sous l'impulsion d'un Abou Diaby retrouvé après une prestation ratée contre la Biélorussie quelques jours plus tôt. Et si ce dispositif tactique était le nouvel atout de Laurent Blanc?
Une question se pose d'ores et déjà: un meneur de jeu pur a-t-il sa place dans ce 4-3-3 développé mardi soir, qui a prouvé que l'on pouvait jouer au football même avec trois joueurs plus reculés qu'à l'accoutumée? En d'autres termes, si jusqu'à présent l'équipe de France a offert le plus de garanties dans cette configuration, réussissant à apporter le danger sur le but adverse tout en se montrant agressive défensivement, que faire de Yoann Gourcuff à l'avenir, lui qui se pose comme le leader attendu, s'il revient à son meilleur niveau, des Bleus new-look?
Quelle place pour Gourcuff?
Car, à l'inverse de Samir Nasri, Jérémy Ménez, Franck Ribéry, Mathieu Valbuena ou Florent Malouda, le néo-Lyonnais ne peut évoluer dans un rôle excentré, ne disposant pas de qualités de vitesse que lui rendent ses coéquipiers et néanmoins concurrents. Or, au regard du visage présenté par les Tricolores mardi soir en Bosnie-Herzégovine, l'ancien Bordelais n'a le profil pour occuper aucun des postes proposés par Laurent Blanc à ses troupes...
Et cela n'a pas dû échapper au fils de Christian Gourcuff, qui doit plus que jamais se sentir menacé, lui qui n'est plus que l'ombre du joueur extraordinaire qu'il fut en 2008-2009 avec les Girondins. Quoi qu'il en soit, en Bosnie, Abou Diaby a marqué des points, beaucoup de points, et prouvé que le "Président" pouvait lui faire confiance dans un registre qu'il connaît par coeur. Mais, on le sait, les Bleus n'évolueront pas toujours dans le même système et peut-être le sélectionneur national a-t-il opté pour les schémas présentés contre la Biélorussie et la Bosnie uniquement pour répondre à l'absence d'un meneur de jeu axial type, même si Jérémy Menez s'est essayé quelques minutes dans ce registre, en soutien de l'attaquant, durant une partie de la seconde période du premier match.
Toutefois, le discours de Laurent Blanc est limpide depuis son intronisation: il aime les joueurs capables d'évoluer à plusieurs postes pour répondre à des situations de match données. Ce n'est pas le cas de Yoann Gourcuff... Sans avoir joué, le Rhodanien n'a peut-être par perdu de points en ce début de septembre, mais n'a pas pu empêcher certains internationaux d'en gagner, ni l'équipe de France d'avancer sans lui.
source: Football.fr