Pour sa première titularisation depuis près de trois mois, Yoann Gourcuff a considérablement gêné les joueurs de Quevilly en finale de la Coupe de France. Une prestation pleine qu'il faudra réitérer en championnat pour espérer encore aller à l'Euro.
Un premier ballon compliqué à jouer. L'espace d'un instant, l'image du joueur refusant le combat a ressurgi sur Yoann Gourcuff. Pris par deux joueurs quevillais, le numéro 8 lyonnais a terminé à terre. On jouait la première la minute de la finale de la Coupe de France entre Lyon et Quevilly. Le reste du temps, il fut rarement pris en défaut. Et s'est montré plutôt adroit à l'image de cette première combinaison réussie dans la foulée avec Bafétimbi Gomis et Alexandre Lacazette. Une belle promesse de ce qui allait suivre.
Pour son retour en tant que titulaire après deux apparitions en Ligue 1 à Toulouse (3-0) et contre Lorient (3-2), Gourcuff a joué juste. Lui qui n'avait plus débuté un match depuis le huitième de finale de Coupe de France, remporté le 8 février contre Bordeaux (3-1 a.p.), a montré un visage séduisant. Certes, l'opposition offerte par Quevilly, pensionnaire de National, n'est pas de même intensité que celle d'une équipe de Ligue 1 ou de Ligue des Champions. Mais positionné en meneur de jeu dans un 4-2-3-1 offensif (65% de possession en première période), Yoann Gourcuff a proposé de multiples solutions. En véritable dépositaire du jeu lyonnais. Toujours à la recherche de la meilleure combinaison, l'ancien bordelais a joué aussi bien avec ses attaquants (Gomis, 23e et Lisandro 12e) qu'avec les milieux défensifs pour temporiser lorsque cela était nécessaire (Kallstrom, 22e et Gonalons, 26e). "Il nous a embêtés en première mi-temps lorsqu'il s'est promené entre les deux lignes. Il a souvent joué en première intention, en une touche de balle. Là, on a eu beaucoup de mal", a reconnu Régis Brouard, l'entraîneur de Quevilly, saluant la performance de son adversaire.
Aulas: "Quand on est passé par où il est passé..."
Et s'il n'a pas marqué, il fut présent dans la construction qui amena le but de Lisandro (28e). De multiples efforts salués par son entraîneur. "Il a proposé des solutions, a amené le jeu vers l'avant, s'est félicité Rémi Garde. Il a apporté une touche technique à notre jeu. C'est bien." En manque de rythme, Gourcuff a en revanche vu son emprise sur le jeu diminuer après la pause en même temps que la domination lyonnaise. Et Rémi Garde de le remplacer après 66 minutes. Logiquement. "Il manque un peu de gaz (sic) pour terminer mais c'est normal, il revient de nombreuses blessures, l'a défendu son président Jean-Michel Aulas. Mais vous savez quand on est passé par là où il est passé depuis l'Afrique du Sud (Coupe du Monde 2010, ndlr), sur le plan moral et au niveau des blessures, c'est un juste retour des choses."
Après de longs mois d'absence dus à des problèmes d'adducteurs, le numéro 8 lyonnais a donc réussi un retour prometteur. Le plus dur commence désormais pour lui. Il lui faudra d'abord confirmer face à une opposition d'un autre ordre. Puis enchaîner les prestations de premier plan jusqu'à la fin du championnat. "C'est bien, il fait partie de l'équipe qui a gagné la Coupe de France, donc c'est super. Mais il reste encore des matches de championnat, j'espère qu'il nous apportera encore beaucoup", a prévenu Rémi Garde.
Pour Lyon, il reste cinq matches pour tenter de décrocher la troisième place qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Pour Yoann Gourcuff, il reste cinq matches pour entretenir l'espoir d'une participation à l'Euro 2012. Interrogé sur son envie de revenir en Bleu, samedi après le match, le milieu de terrain a d'abord esquivé en utilisant la première personne du pluriel, un "nous" assez vague, avant de préciser sa pensée sur notre insistance. "Pour l'instant j'essaye d'accumuler du temps de jeu, de prendre du plaisir sur le terrain, après on verra bien. J'ai faim, j'ai envie de jouer", a-t-il fini par lâcher. Il n'en dira pas plus, pas pressé de griller les étapes. Il connait son programme jusqu'à l'Euro. Un programme chargé qu'il doit valider sans ciller s'il veut entretenir l'espoir d'un été passé dans l'est de l'Europe.
Source: Eurosport
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