mardi 30 novembre 2010

Lettre ouverte à Nicolas Anelka !

Monsieur Nicolas Anelka, vous avez une nouvelle fois défrayé la chronique, comme le ferait un enfant qui cherche à attirer l’attention. Je comprends que vous puissiez être frustré et que vous vouliez rétablir vos vérités. Mais ces provocations vous font passer pour quelqu’un qui manque d’affection.

S’il y a bien un débat dans lequel je ne vous imaginais pas entrer, c’est bien celui sur l’identité nationale. Lorsque vous êtes revenu sur le fiasco des Bleus, vous avez choisi de changer votre fusil d’épaule, en n’accablant plus Raymond Domenech, mais bien l’ensemble de la population française. Selon France Football, voici vos propos : « On a vu le vrai visage de la France. Dans les moments difficiles, on voit ce que les gens pensent vraiment. On disait «Ribéry a frappé Gourcuff. Gourcuff, le bon Français, Ribéry, le musulman ». C'est parti trop loin. Quand on ne gagne pas, en France, on parle tout de suite des religions, des couleurs...»

Je pense que vous confondez tous. Ce serait hypocrite de ma part de dire que l’apparence ne compte pas. La façon de s’exprimer de Yoann Gourcuff, bien plus calme et soutenue que celle de Franck Ribéry, lui donne une longueur d’avance évidente sur le terrain de l’image. Cependant, affirmer que le fait que le Munichois se soit converti à l’islam a joué en sa défaveur, je trouve cela hors-sujet. Je ne rejette pas votre réflexion, et ne dis pas qu’il n’existe pas de racisme latent en France. Le fait que tout le monde aime les « blagues racistes » prouve qu’il y a un problème dans notre beau pays. Beaucoup de personnes sont racistes mais refusent de l’admettre. Je vous l’accorde, et je suis certain que vous ne manquez pas d’anecdotes où un français « blanc » vous aurait fait sentir le fait que vous ne soyez pas un français autochtone. Etant moi-même d’origine étrangère, j’en suis aussi conscient que vous.

Néanmoins, glisser sur ce terrain me semble bien trop facile. Nicolas Anelka, ce problème d’identité nationale ne vous a pas forcé à dépasser les bornes en Afrique du Sud. De plus, vous auriez dû mettre cette minorité de côté et penser à tous ceux qui étaient fiers de vous voir les représenter avec le maillot français. J’assimile votre refus de chanter l’hymne national français comme le rejet de ces fans et d’un pays qui est pourtant le votre. Affirmer de surcroit que vous auriez quitté l’équipe si on vous avez demandé de chanter la Marseillaise, cela me semble stupide et disproportionné. Il existe un juste milieu entre un rejet de son pays et un chauvinisme trop prononcé. Je vous invite ne pas vous placer dans un extrémisme aussi désolant que celui que vous dénoncez. A bon entendeur…

Darinh Mongkhoun

Source: Football.fr

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