De retour de suspension, Yoann Gourcuff, assailli par les journalistes, savoure ses retrouvailles avec Clairefontaine. Le milieu de terrain lyonnais retrouve surtout Laurent Blanc et un style de jeu qu'il apprécie.
Yoann, n'avez-vous pas envie que l'année 2010 se termine ?
Yoann Gourcuff : Non, il y encore de très bons matches à jouer et encore beaucoup de choses à faire. Il faut essayer de prendre du plaisir, d'être efficace et surtout de gagner des matches.
Vous n'avez pourtant pas de très bons souvenirs en 2010...
Yoann Gourcuff : (Il fait la moue et réfléchit) Non, il y a eu de bons souvenirs quand même (sourire).
C'est votre premier rassemblement depuis la Coupe du Monde 2010. Sentez-vous une atmosphère différente ?
Yoann Gourcuff : Je ne peux pas vraiment vous le dire. C'est sur le long terme qu'on pourra juger. Je ne suis arrivé qu'hier (rires). Il y a beaucoup de personnes qui ont changé donc forcément, c'est différent.
Qu'avez-vous pensé des deux derniers matches de l'équipe de France face à la Biélorussie et la Bosnie ?
Yoann Gourcuff : Ce furent deux bons matches. C'est toujours pareil quand on joue à domicile contre une équipe «inférieure», on pousse, on a le ballon et tant qu'on n'est pas efficace et devant au tableau d'affichage, on reste à la merci d'un coup de pied arrêté ou d'un contre. C'est exactement ce qui s'est passé contre la Biélorussie alors que l'équipe maîtrisait son match. Le deuxième match, il y avait plus d'espace. L'équipe adverse était plus joueuse. Ca a permis de jouer plus facilement dans les intervalles et on a senti rapidement l'équipe prendre le dessus sur la Bosnie. Ce sont des matches complètement différent mais c'était bien d'avoir réagi avec cette victoire en Bosnie.
N'avez-vous pas pris un peu de retard par rapport à ceux qui étaient présents pour ces deux matches ?
Yoann Gourcuff : Je ne sais pas. Moi, je suis là, je suis sélectionné. Je suis à la disposition du sélectionneur. On est tous là avec un objectif commun : préparer des victoires et une qualification pour le Championnat d'Europe. Après, c'est le sélectionneur qui décide de la philosophie de jeu, des joueurs. Mais le plus important, c'est que l'équipe gagne et qu'elle joue bien. L'équipe de France est au-dessus de tout.
Etes-vous content de retrouver Laurent Blanc ?
Yoann Gourcuff : Retrouver Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset, c'est quelque chose de fort pour moi parce que je les connais bien, je connais bien leur philosophie de jeu. Ca se rapproche beaucoup de la façon dont je perçois le football. C'est agréable de revenir avec ces gens-là. J'espère que cette vision du foot va permettre à l'équipe de France d'être efficace, de gagner des matches et de se qualifier. Mais également de prendre du plaisir et de faire plaisir aux supporters.
Le 4-3-3 semble avoir pris de l'avance à Sarajevo. Un système dans lequel joue actuellement Lyon…
Yoann Gourcuff : Moi, ça me va. Dans n'importe quel système, je peux m'adapter. Tous les joueurs peuvent s'adapter à tous les systèmes. Il y a beaucoup de joueurs qui peuvent jouer à des postes différents, dans des formules différentes. Après, c'est le sélectionneur qui décide.
Quelle est la différence, concernant votre rôle, entre le 4-2-3-1 et le 4-3-3 ?
Yoann Gourcuff : Ce sont des positionnements et des registres différents. Dans le 4-3-3, on est plus à la construction et à la base du jeu. Dans le 4-2-3-1, on est plus haut, on est là pour faire des passes décisives ou marquer des buts. Après, je m'adapte au mieux, il n'y pas de problème. Chaque match est différent. Des fois j'ai pris du plaisir dans un système et parfois dans un autre. Il y a beaucoup de paramètres qu'on ne maîtrise pas. Je n'ai pas de préférence.
Samir Nasri estimait lundi que vous êtes compatibles tous les deux. Êtes-vous d'accord ?
Yoann Gourcuff : Oui, je pense que tout le monde est capable de jouer avec tout le monde. Après, c'est sur le terrain qu'il faut de l'activité, de la vie, créer du liant entre les joueurs. Bien sûr qu'avec Samir, on peut jouer ensemble. En plus, la façon dont il joue se ressemble beaucoup à ce que je pense du football. Je me retrouve pas mal dans cette philosophie de jeu aussi. On a déjà évolué ensemble en Espoirs.
Laurent Blanc a instauré un roulement au niveau du capitanat. Est-ce un rôle qui vous intéresse ?
Yoann Gourcuff : Ce n'est pas mon truc (sourire). Ce n'est pas du tout ce que je recherche. Par rapport à mon caractère, je ne pense pas du tout à ça. On ne m'a jamais demandé et je ne cours pas après ça. Pour moi, le plus important, c'est de prendre du plaisir sur le terrain avec les autres et de gagner des matches.
Jeudi, le sélectionneur a dit que vous aviez peut-être un avantage, c'est qu'il vous connait très bien. N'avez-vous pas peur de passer pour le fils du Président au sein du groupe ?
Yoann Gourcuff : Non (sourire). Ce sont des réflexions et des questions que je ne me pose pas du tout et je ne le ressens absolument pas comme ça.
Source: Le Figaro
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